L’exposition temporaire Le futur dans le passé retrace l’histoire du Musée régional du Val-de-Travers (MRVT).
Comment cette institution a-t-elle évolué ? Quelles en sont les transformations et les continuités structurelles ? Quels objets d’aujourd’hui et de demain seront représentatifs de la collectivité régionale dans le futur ? Par l’anecdote, l’émerveillement et/ou la science, laissez-vous emporter dans ce voyage temporel lors de votre visite du Musée des Mascarons.
Sur cette page Internet dédiée à l’exposition susmentionnée, vous retrouvez les interviews de personnes ayant vécu des parties de l’histoire du MRVT, mais aussi, les potentiels futurs objets des collections du musée.
- Prénom et nom: Justine Hamel
- Né(e) en: 2005
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 2005
- Fonction: étudiante
«Je souhaiterais que le livre Hunger Games rejoigne les futures collections du MRVT car j’aime beaucoup lire. De plus, j’aimerais savoir si dans 100 ans on lira toujours? Si oui, lira-t-on en version papier ou tout sera passé au numérique?».
- Prénom et nom: Soan Hirschi
- Né(e) en: 2014
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 2014
- Fonction: écolier à l’école de Couvet en 2e Harmos
«Je souhaiterais qu’un lego Ninja rejoigne les futures collections du MRVT car j’aime le fait de pouvoir construire moi-même mes jouets. J’ai construit ce lego avec mon papa à l’aide d’un plan. Cela serait chouette que dans le futur on construise toujours nous-mêmes nos jouets».
- Prénom et nom: Aimeric Hofmann
- Né(e) en: 1991
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1991
- Fonction: garde forestier
«Je souhaiterais qu’un marteau forestier, car il est un objet que j’utilise souvent pour le martelage en forêt, rejoigne les futures collections du MRVT. Le martelage consiste à marquer les arbres que l’on veut couper à l’aide du marteau forestier. Sur le marteau on peut observer un signe distinctif, celui d’une commune par exemple, et un côté tranchant pour enlever un bout d’écorce jusqu’au bois afin de faciliter le marquage avec le signe».
- Prénom et nom: Kevin Righetti
- Né(e) en: 1990
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1990
- Fonction: assistant ressources humaines
«Je souhaiterais qu’un stylo rejoigne les futures collections du MRVT car cet objet a toujours fait partie de mon quotidien. Enfant, j’utilisais le stylo pour extérioriser mon imagination par le dessin, alors qu’aujourd’hui je l’utilise davantage pour développer mes idées et les annoter quelque part.»
«Il est vrai que le choix d’un tel objet peut paraître incongru voire réducteur, mais à mes yeux il n’en est guère. Un objet pourtant si banal permet des choses tellement extraordinaires, qu’il se devait de rejoindre les futures collections du MRVT.
«Le stylo m’évoque avant tout l’imagination, le partage et la liberté d’expression. Et même s’il m’arrive parfois de faire couler tellement d’encre pour une histoire qu’elle finit par se noyer, le stylo me permet de m’évader tant par l’écriture que par la lecture. A mon humble avis, je pense que même dans un lointain futur, cet objet fera toujours partie de notre quotidien. En effet, il a toujours su traverser les âges, les cultures et les populations. De plus, il a permis d’inscrire l’Histoire au sens propre comme au figuré. Aussi, c’est avec une citation de Stephen King que je me permettrai de terminer ces quelques lignes :
‹L’acte d’écrire peut ouvrir tant de portes, comme si un stylo n’était pas vraiment une plume mais une étrange variété de passe-partout›».
- Prénom et nom: Jean-Luc Clémence
- Né(e) en: 1974
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 2009
- Fonction: ambulancier
«Je souhaiterais qu’un éclairage de secours, qui a appartenu à mon papa, rejoigne les futures collections du MRVT. Mon père l’avait reçu d’un fabricant de composants électriques durant l’année précédent le ‹bug de l’an 2000›. Cet événement qui au final n’a pas eu lieu prédisait l’effondrement complet de tout notre système électronique et informatique. Dans les prévisions les plus pessimistes, étaient prévus pannes électriques, crash d’avions, crash du système bancaire, pannes des systèmes hospitaliers. A ce moment-là, je travaillais dans les lasers médicaux et tout le monde était fébrile.
En effet, les ingénieurs de l’époque avaient oublié de prendre en compte le passage à l’an 2000, ils n’avaient pris que les 2 dernières décimales de la date et tout prédisait à un retour en 1900 le 31.12.99.
Notbeleuchtung signifie éclairage d’urgence, j’ai conservé cet objet car il montre parfaitement à quel point notre système est devenu fragile et à quel point le retour à l’éclairage à la bougie peut être une réalité».
- Prénom et nom: Xavier Lhorme
- Né(e) en: 1973
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 2000
- Fonction: documentation manager
«Je souhaiterais qu’un bocal en verre rejoigne les futures collections du MRVT parce que le suremballage est un fléau ! Contrairement au ‹tout plastique› qui a écrit une parenthèse d’une septantaine d’années, le verre est un matériau minéral écologique puisqu’il se recycle à l’infini, sans perte de poids ni de qualité. Il est le matériau idéal pour la conservation alimentaire grâce à sa neutralité et à sa stabilité. Il préserve les vitamines naturelles et les minéraux, est facile à nettoyer, à stériliser et à réutiliser. Il ne prend pas d’odeur et ne se tâche pas. Il permet la réduction des emballages inutiles, favorise l’achat en vrac et diminue le gaspillage alimentaire, en offrant la possibilité d’acheter uniquement les quantités nécessaires. En utilisant bocaux, sacs réutilisables. filets à fruits et légumes, je privilégie une consommation responsable et réfléchie, la planète me remercie. En mettant ce bocal dans les collections du MRVT, j’espère que ce type de contenant, qui était une normalité pour nos aïeux, redevienne le nôtre le plus rapidement possible afin que le plastique à usage unique, ou à faible durée de vie, ne soit plus ce standard qu’il est aujourd’hui!»
- Prénom et nom: Jean-Patrice Hofner
- Né(e) en: ?
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: ?
- Fonction: notaire ?
Je souhaiterais que deux objets rejoignent les futures collections du MRVT:
1. L’invitation à Mademoiselle Henriette Dubois pour le bal donné en l’honneur du Prince Royal de Prusse, le futur Frédéric-Guillaume IV en juillet 1819, qui donne lieu à des fêtes somptueuses en Juillet…1819.
Elle a été retrouvée derrière le linteau de la cheminée du cabinet de travail de son père (?). La maison appartient alors à la veuve de Henri Louis Du Bois de Dunilac. Ce petit bristol questionne: Mlle Henriette est-elle allée au bal? en a-t-elle été déçue? ou alors, son père n’ayant pas voulu qu’elle y aille, a-t-elle jeté l’invitation au feu de dépit?
2. Le petit morceau de bois caché entre deux planches entre la cuisine et la salle à manger, retrouvé au cours de travaux de rénovation comportant un texte en français et latin approximatif attestant que ‹Franciscus Gilodi di Burgisallis in Pedismontes› a terminé son travail le 9 octobre 1845.
A cette époque la maison appartient à Henry François Dubois-Bovet. En 1845 le Piémont fait partie du Royaume de Sardaigne, qui connaît une grave crise économique et les premières manifestations en faveur de l’unité italienne. Ce petit morceau de sapin questionne : un menuisier qui écrit en français et en latin et vient de Borgosesia au Piémont? Qui était-il ? Un réfugié politique piémontais de la 1ère moitié du 19e siècle ? un lettré sans travail contraint à l’immigration, un ecclésiastique en rupture de ban?».
- Prénom et nom: Tamara Berger
- Né(e) en: 1990
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1990
- Fonction: photographe indépendante
«Je souhaiterais qu’une montre rejoigne les futures collections du MRVT. J’ai choisi cet objet car mon grand papa, nommé Pinceau, l’a reçue en cadeau lors de son départ à la retraite par le TN de Fleurier. Nous avons appris que c’est mon papi Jacques Pagotto, décédé en 2020, qui a dessiné le bracelet de cette montre.
A travers cet objet, j’aimerais que l’on se questionne: «Quelle est notre perception du temps?». Est-ce que le temps se destine à 24h, de janvier à décembre, à l’âge de 40 ans pour une femme (pour donner naissance), à la mort?
Ces dernières années, nous courons après le Temps et tout le temps! Nous ne prenons pas le temps de manger, de parler à des inconnus, de passer du temps avec sa famille, ses amis, nous ne prenons pas le temps d’aller faire des check-up chez le médecin… Nous manquons de temps.
A travers cette objet, j’aimerais que nous prenions le temps de réfléchir, sur la nature de notre existence, sur notre mission! Si Dieu nous a créé en tant qu’être unique, que dois-je apporter sur la Terre? Comment trouver la réponse si le temps me manque? Le temps, tout comme l’amour et la mort, nous rattrape un jour.
Quelle est votre perception du temps?».
- Prénom et nom: Louison Bühlmann
- Né(e) en: 1990
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1990
- Fonction: conservatrice du Musée régional du Val-de-Travers et co-gestionnaire du studio de yoga & Pilates Chez Yoséphine
«Je souhaiterais qu’une coupe menstruelle rejoigne les futures collections du MRVT car cet objet a été pour moi une révolution. Depuis la coupe menstruelle les journées durant les premiers jours de mon cycle sont devenues bien moins stressantes. Ne pas continuellement devoir penser à changer de protection hygiénique telle quelle soit, ou encore avoir peur qu’une tâche apparaisse sur un vêtement a été comme une petite liberté retrouvée. De plus, la coupe rejoint ma façon ecoresponsable de consommer depuis plusieurs années et elle m’évite d’être au contact de matières toxiques pour mon corps.
Au-delà de sa fonction première, la coupe menstruelle est pour moi un petit objet qui permet de parler de grands sujets que sont l’écologie et le féminisme! En mettant une coupe menstruelle dans les collections du MRVT, j’aimerais être là dans 100 ans pour savoir où nous en serons des questions liées à la surconsommation et surtout à la liberté de la femme. Serons-nous encore ‹choqués› de voir un tel objet ou, au contraire, nos successeur-es se demanderont-ils/elles comment nous faisions pour vivre sans coupe, sans conscience écologique et sans égalité entre les hommes et les femmes?».
- Prénom et nom: Salomé Bielser
- Né(e) en: 1989
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1989
- Fonction: coordinatrice administrative DSO au sein du Réseau Hospitalier
- Neuchâtelois et co-gestionnaire du studio de yoga & Pilates Chez Yoséphine
«Je souhaiterais que mon tapis de yoga rejoigne les futures collections du MRVT car il symbolise ce sport que j’ai découvert en 2014. Je me suis intéressée au yoga dans le but de m’assouplir, en complément de la course à pied que je pratiquais régulièrement. Au début, j’ai utilisé mon tapis de fitness pour pratiquer, mais je me suis rapidement rendue compte qu’il ne convenait pas, soit je glissais, soit le tapis se déchirait. J’ai donc investi rapidement dans un vrai tapis de yoga, conçu par une entreprise ecoresponsable et proposant des tapis aux designs magnifiques.
Lorsque je me retrouve sur mon tapis cela me permet, si je le souhaite, de faire une pratique douce ou de choisir un type de yoga qui va me sortir de ma zone de confort, choix que j’opère en fonction de mon état d’esprit. Le yoga m’a aussi permis de découvrir la relaxation et la méditation. Selon moi, c’est un sport inclusif qui s’adapte à tous les âges de la vie et à tous nos états (enceinte, douleurs rhumatismales, ou douleurs lombaires, par exemple). Dès que je ne pratique pas je le ressens autant mentalement que physiquement. Pour moi, le yoga est une tellement belle découverte que je le conseille à tout mon entourage et pourquoi pas à vous qui me lisez si vous n’avez encore jamais essayé».
- Prénom et nom: Margherita Giovenco
- Né(e) en: 1968
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1968
- Fonction: professeure d’Histoire, des Langues et Cultures de
- l’Antiquité, d’Italien et de Formation générale à l’Ecole Jean-Jacques Rousseau de Fleurier
«Je souhaiterais que mes chaussures de marche rejoignent les futures collections du MRVT car avec elles j’aime arpenter, dès que je le peux, les sentiers pédestres dans les bois, les combes et les forêts du Val-de-Travers. Je m’y achemine depuis mon logis, mais aussi depuis un autre point de départ en m’y déplaçant, la plupart du temps, en train ou en bus. J’aime vadrouiller dans le silence, écouter le chuchotement des herbes effleurées, le crissement des brindilles sous les pieds et sortir d’une douce langueur au cri du geai aux aguets. J’aime savourer l’odeur de l’humus, du bois coupé et des épines de sapin. Laisser voguer mon regard au loin en observant les lignes, les courbes, les couleurs inspiratrices et parfois cueillir l’instant furtif d’un animal sauvage qui disparaît.
Comme le dit si bien David Le Breton dans ‹Eloge de la marche›: ‹La marche est ouverture au monde. Elle rétablit l’homme dans le sentiment heureux de son existence. Elle plonge dans une forme active de méditation sollicitant une pleine sensorialité. On en revient parfois changé, plus enclin à jouir du temps qu’à se soumettre à l’urgence prévalant dans nos existences contemporaines. Marcher, c’est vivre par le corps, provisoirement ou durablement. Le recours à la forêt, aux routes ou aux sentiers, ne nous exempte pas de nos responsabilités croissantes envers les désordres du monde, mais il permet de reprendre son souffle, d’affûter ses sens, de renouveler sa curiosité. La marche est souvent un détour pour se rassembler soi.›
Aux générations futures, je souhaite d’avoir en tout temps, près de soi, des chaussures de marche pour prendre le temps de se ressourcer, se décentrer et ralentir».
- Prénom et nom: Simone Bach
- Né(e) en: 1945
- Habitant(e) de Val-de-Travers depuis: 1945
- Fonction: retraitée
«Je souhaiterais qu’une cafetière italienne rejoigne les futures collections du MRVT car un petit café est un plaisir quotidien et un agréable moment de partage avec les amis. La cafetière italienne, brevetée par Alfonso Bialetti en 1933 sous le nom de Moka Express, fonctionne à la vapeur d’eau sous pression pour produire chez soi du café expresso. Après avoir rempli d’eau froide la partie inférieure et placé du café moulu dans le filtre (partie médiane), on visse dessus la partie supérieure et on place la cafetière sur une plaque électrique ou une flamme de gaz. Quand l’eau bout dans la partie inférieure, elle dégage de la vapeur qui passe à travers le café et monte dans la cheminée. En se refroidissant la vapeur chargée d’arôme de café se liquéfie à nouveau et se déverse dans la partie supérieure par le haut de la cheminée. Devenue très populaire en Suisse dans les années 1950 – 1960, la cafetière italienne, appelée aussi machinetta, a supplanté les filtres à café utilisés par nos grand-mères».